Analyse de 3 projet de design social
Parcours– un outil de médiation
Commanditaire: Projet de diplôme, DSAA — écriture du mémoire et proposition de réponse à la problématique.

Localité: Pantin, Toulouse.

Cadre: Le centre de Pantin de Médecins Sans Frontières est ponctuées de rendez-vous pour les jeunes exilés, notamment avec la juriste, pour expliciter les démarches administrative et juridique pour obtenir le statut
de mineur non accompagné.

Commande: Un support oral pour la juriste, un outil d’information pouvant être conservé par le jeune et qui peut être personnalisé selon sa situation (grâce aux annotations de la juriste).

Public: les jeunes exilé.e.s.

Objectifs: Hiérarchiser les différents types d’informations.Rendre lisible, compréhensible, se situer, mesurer, et proposer un support
plus hospitalier.

Outils: Le parcourspour synthétiser et retranscrire le chemin et les étapes
jusqu’à la reconnaissance de minorité.
Ayoudj Pauline

Petit atlas de la débrouille
Fabrication Maison et Olivier Pasquiers


Commanditaire: Appel à projets de la Fondation de France «Vieillir acteur et citoyen de son territoire» et Appel à projet Politique de la Ville

Localité: Chaumont, France

Cadre: «Vieillir acteur et citoyen de son territoire» à pour but de permettent aux personnes âgées de rester le plus longtemps possible engagées dans la vie de leur quartier ou de leur village, de contribuer à
la société et au développement de leur territoire, de maintenir des liens
sociaux et des échanges intergénérationnels, quel que soit leur lieu de vie.

Public: tout public.

Objectifs: Réunir et partager entre deux génération, garder en mémoire
ce patrimoine «du bon sens» et transmettre un «art de vivre» en lien avec l’écologie, la récupération, le recyclage, et enquêter auprès des personnes âgées sur leurs habitudes de vie quotidienne : couture, jardinage, bricolage, santé, cuisine...

Outils: Support éditorial (atlas/encyclopédie), traitement graphique et photographique + atelier de médiation avec une classe d’enfant et des personnes âgées.
Sérendipité
Olivier Crouzel


Commanditaire: l’Université de Bordeaux pour le festival Arts et Sciences FACTS 2015.

Localité: Bordeaux, France

Cadre: Lors du FACTS, plus de 20 artistes régionaux, nationaux et internationaux ont été en résidence, en 2015 et 2016, au sein des laboratoires de recherche bordelais dans le cadre du programme arts et sciences de l’IdEx Bordeaux. En collaboration avec des scientifiques de divers domaines de recherche (les neurosciences, l’environnement, la
psychologie cognitive ...) pour présenter des œuvres originales lors du festival.

Commande: Crée une installation, qui sera présenté sur les campus et dans des lieux culturels emblématiques de agglomération bordelaise..

Public: tout public.

Objectifs: Transmission et partage de connaissance libre sur divers thèmes comme les frontières, l’espace, les forêt, l’écologie, l’économie, le capitalisme, la démocratie, les femmes et les hommes, le patrimoine, de préhistoire et de musique...

Outils: Installations vidéo, projetées dans l’espace publique+ enregistrement de conversation avec les chercheurs de l’université de
Bordeaux
Bruno Latour
Bruno Latour est un sociologue, anthropologue et philosophe des sciences français né en 1947 à Beaune. Professeur émérite associé au Medialab de Sciences Po, depuis 2006 où il enseigne dans le programme expérimental arts et politiques (SPEAP). De multiple fois primé et récompensé, il a notamment reçu le prix Holberg en 2013, et Kyoto en 2021. Il a entre autres étudié la question environnementale, synthétisé dans « Politiques de la nature, comment faire entrer les sciences en démocratie », puis en 2015 « Face à Gaïa » et en 2017 « Où atterrir ? ».

Le texte étudié, ici, est un extrait d’une conférence donnée à Édimbourg en 2013 lors des conférences Gifford. Il traite dans cet extrait de l’instabilité de la (notion de) nature, dans lequel je vais m’intéresser au 3 grandes idées suivantes : « une mutation du rapport au monde » ; « Quatre façons d’être rendu fou par l’écologie » ; « l’instabilité du rapport nature/culture ».
Face aux rapports scientifiques sur le
réchauffement climatique de plus en plus
alarmants, à la destruction de la biosphère et a une suite d’énumération à rallonge, comment se fait-il que l’on parle toujours de « crise écologique » ?

Pour Bruno Latour, il faut d’abord redéfinir ce terme à la fois, trompeur face à la situation, et représentatif par son sens de nos passivités. En effet, on entend par le terme « crise » qu’elle n’est que passagère, qu’« elle va passer ». Comme en témoigne ces définitions " Brusque accès " " période, situation marquée par un trouble profond "
(Larousse) " Manifestation brusque et intense, de durée limitée "(Cnrtl). La mutation apparaît alors être plus appropriée, se définissant comme un « changement radical et profond » (Cnrtl),bousculant ce que nous connaissions pour entrer dans un autre monde. Quant à l’adjectif « écologique », il est trop souvent utilisé à l’instar de « environnement » comme désignant tout être de la nature que l’on considère de loin. Il faut la comprendre comme un tout, vu de « l’intérieur ».
Il est plus sensé de parler de « profonde mutation de notre rapport du monde » plutôt que de crise écologique.

Cependant, il explique en ironisant le stoïcisme dont on fait preuve face à cette mutation, qu’il y a là une preuve suffisante pour affirmer qu’il ne s’agit pas réellement d’une, sinon nous aurions pris les mesures nécessaires face à la menace pour en venir à bout, et la crise serait déjà passée.
D’ailleurs si cette mutation avait été considérée comme « un état de guerre
généralisé », l’on serait en train de faire mémoire de ces récits de guerre, de ces scènes de la vie quotidienne en temps de guerre, à nos petits-enfants. Au même titre que toutes autres guerres ont suscité des changements radicaux du mode de vie et non de l’inaction.
Sauf que ceux qui « auraient pu agir il y a 30 ou 40 ans » sont restés passifs, en laissant ce qui aurait pu être qu’une crise passagère, devenir « une profonde altération de notre rapport au monde ». « Quelque chose aurait eu lieu qui ne serait pas devant nous comme une menace à venir, mais qui se retrouverait derrière ceux qui sont déjà nés. »

Mais quand est-il de l’inaction individuelle et collective, alors que « la conscience des désastres écologiques remonte au début de l’« ère industrielle ». Est-ce dû au principe de précaution si souvent invoqué, lorsqu’il s’agit de faire attention à soi, ou au bien-être de ceux qui nous sont chers. Pourtant, alors que nous avons pour habitude d’être précautionneux, il semblerait que
nous avançons sans crainte.
Bruno Latour définit ce qu’on a pour coutume d’appeler la « crise écologique », comme « une profonde mutation/ altération de notre rapport au monde », définition à laquelle se rattache celle de la folie. Afin de comprendre les mutations écologiques et il faut d’abord comprendre comment elles nous affectent. Bruno Latour, à catégoriser quatre grands types de réaction face à l’écologie : le déni, l’hubris, la dépression ou l’espoir d’une solution raisonnable, et la « fuite au
désert ».

Semblable à un monde parallèle, le déni ou « folie de la dénégation » vient de la remise en cause des fondements véridiques des données scientifiques, ou par suspections de manipulation. A l’opposé des « catastrophistes », nier permet de continuer de vivre « comme avant » « sans se faire trop de souci ». « Les climato-sceptiques » aussi appelés « climato négationnistes » en sont des cas forcenés, en voyant au travers de cette mutation, un complot. Cependant, ce déni se trouve plus
souvent sous une forme de « folie douce » parfois qualifiée de « quiétiste » en référence à la religion, préférant s’en remettre avec assurance à des forces supérieures plutôt que de s’inquiéter, après tout « On verra bien. Le climat a toujours varié. L’humanité s’en est toujours sortie {...} L’importance c’est d’attendre. ».

A l’inverse, comme en dénote le « Géo-
ingénierie », terme utilisé pour désigner les projets scientifiques visant à modifier le climat et l’équilibre énergétique terrestre pour lutter contre
le réchauffement climatique, certains sont pris d’«hubris ». Chez le grec, l’hubris est tout ce qui, dans la conduite de l’homme est considérée par les dieux comme démesure, orgueil et devant appeler
leur vengeance. Ici, c’est pensé que pour résoudre les problèmes il suffit d’exercer davantage de contrôle sur le système terrestre, en poussant la modernisation à l’apogée.

Ensuite, viennent ceux qui ont pleinement
conscience des transformations qui se font sans les ignorer. D’une part, se trouve ceux qui ne voient aucun espoir, déprimés face à l’avenir et ne résistant pas à l’angoisse. D’autre part, se trouve
ceux qui croient avec espoir au pouvoir de l’action collective.

Enfin, il existe peut-être une poignée de personne, qui échappe à l’angoisse, la peur et le déni par d’autres moyens comme l’isolement. Peu importe, la réaction que suscite l’écologie, on ne peut échapper à notre appartenance au monde ni au tunnel sans fin dans lequel on est, se faire
raison. Bruno Latour propose « un parcours de soin » où il ne faut pas compter sur un espoir de guérison ou de progression, mais au contraire à «rétrogresser » pour mieux « ressentir le passage du temps » de « bien vivre avec ses maux ».
Qu’entend-on par « rapport au monde » ? PourBruno Latour, la crise écologique est souvent présentée comme une constance redécouverte que « l’homme appartient à la nature ». En occident, l’homme a plus largement fait l’objet de distinction avec la nature, pour être associé à la notion de culture, de société et de civilisation.
Si l’homme est par essence un être de culture, dire que celui-ci appartient à la nature, dissone. A l’inverse si l’homme n’était que « naturel » alors il
serait considéré comme « un pur animal ». Ainsi, on comprend pourquoi définir la crise écologique comme un retour de l’humain à la nature, suscite
la panique. Par retour à la nature, certains comprennent un retour à l’âge des cavernes, une régression face aux progrès techniques, technologiques, etc.

L’expression « rapport au monde » soulève deux sortes de domaine, celui de la culture et celui de la nature. On ne peut définir l’un sans l’autre, cela
est impossible. Appartenant à un même concept, divisé en deux parties. A titre de comparaison, lorsque l’on utilise le mot « homme » celui désigne tout le monde et est donc une catégorie non codée, comme lorsque l’on dit « femme » qui lui désigne une caractéristique spécifique. D’où
le terme « humain » qui joue le rôle d’un terme commun aux deux moitiés. On peut appliquer lemême principe, en utilisant l’expression nature/culture. Le signe typographique jouant le rôle de
rectification de l’attention et « éviter de faire de la nature une évidence universelle sur laquelle s’attacherait la catégorie codée de la culture »

Ensuite pour mieux saisir l’instabilité qu’instaure le concept de nature/culture, Bruno Latour se penche sur la pratique de la nature morte dans l’art, pour y introduire le rapport qu’entretient
l’objet regardé, l’objet regardant et l’opérateur. Comme le signifie déjà l’appellation, nature morte, on ne regarde d’une image formatée, les éléments
n’étant plus que représentation. Comme l’illustre cette citation : « L’objet pour ce sujet ; le sujet pour cet objet. C’est donc bien la preuve qu’il existe un opérateur, une opération, qui répartit objet et sujet, exactement de même qu’il existe un concept commun qui distribue les rôles respectifs, de nature/culture en occupant la même position que « humain » vis à vis des catégories codée homme/
femme. »

C’est l’instabilité du concept nature/culture, qui ne s’oppose pas comme on peut le penser, bien au contraire qui participe à l’affolement suscité par l’écologie.
1/ Une mutation du rapport au monde
2/ Quatre façons d’être rendu fou par l’écologie
3/ L’instabilité du rapport
nature/culture
« Il y a un potentiel
d’autodestruction à tout
développement en réalité
compte-tenu du fait que le milieu lui, est fini. Extension infinie dans milieu fini pas possible.
Les bactéries dans un bac, voilà. Elles croisent, à partir d’une il y en a des milliards et après il n’y en a plus parce qu’il n’y a plus de nourriture, la nourriture on peut l’étendre à toutes les ressources. »
La Convention citoyenne
pour le climat
En avril 2019, le Président de la République annonce la mise en place de la constitution d’une « Convention citoyenne pour le climat ». La Constitution est définie comme étant un acte fondateur par
lequel une société se constitue une identité et décide de l’ordre sociétal voulu. Elle consacre des droits et libertés fondamentaux et définit les modalités de leurs protections. Exercice démocratique inédit à quatre mains, ayant pour finalité la prise de mesure
permettant de réduire d’au moins 40 % les émissions de gaz à effet de serre d’ici à 2030. Pensée par et pour les citoyens, 150 citoyens et citoyennes, âgés de 16 à 80 ans, ont été tirés au sort pour représenter la diversité de l’ensemble de la société et indépendants du Gouvernement. Le souhait est de construire à partir des attentes des Français sur la transition écologique.
Pendant 6 mois, divisés en 7 sessions organisées au CESE (le Conseil Economique, Social et Environnemental) les points de vue se sont opposés, se sont soutenus, ont évolué dans l’écoute, pour construire des propositions, estimées justes et équitables. Résultant en 149 mesures, dont 3 écartées par le Président de la République. L’objectif était de définir des mesures qui seront soumises sans filtre soit au référendum, soit au vote du Parlement, soit appliquées par
voie réglementaire.
Présentées en juin 2020 à Élisabeth Borne, Ministre du Travail, de l’Emploi et de l’Insertion en France, ces mesures tournent autour de 5 thématiques du quotidien : se déplacer, consommer, se loger, produire et travailler, se nourrir.
Dès juillet 2020, les toutes premières mesures sont adoptées par le conseil de défense écologique, comme l’interdiction des terrasses chauffées et le moratoire sur les aménagements commerciaux. bien
que certains paramètres restent confus comme les financements.
On peut trouver dans les 5 thématiques, les propositions suivantes :

- Se déplacer : Augmenter les montants du fonds vélo de 50 à 200 millions d’euros par an pour financer des pistes cyclables ; Réduire les incitations à l’utilisation de la voiture en réformant le système
d’indemnité kilométrique de l’impôt sur le revenu ; Développer les autoroutes de fret maritime et fluvial sur des trajets déterminés ;Imposer un suivi régulier de la formation des chauffeurs à l’éco-
conduite.

- Consommer : Renforcer les modalités d’éducation à l’environnement et au développement durable en faisant une
mission transversale des enseignements ; Sensibiliser l’ensemble de la population française en reliant compréhension de l’urgence climatique et passage à l’action ; Rendre obligatoire le recyclage de
tous les objets en plastique dès 2023, Supprimer tous les plastiques à usage unique dès 2023 et développer le recyclage des autres matières.

- Se loger : Protéger fermement et définitivement les espaces naturels, les espaces agricoles périurbains et les forêts périurbaines.S’assurer d’une gestion durable de l’ensemble des forêts privées et publiques. S’assurer de la création de ceintures maraichères autour
de pôles ; Rendre les centres plus attractifs par la revitalisation des
commerces et le maintien des écoles en milieu rural ; Sensibiliser à l’importance et l’intérêt de la ville plus compacte, et construire une nouvelle culture de l’habitat collectif.

- Produire et travailler : Participation des citoyens, entreprises locales, associations locales et collectivités locales aux projets énergies renouvelables (EnR) ; Développement de l’autoconsommation ; Promouvoir l’information et l’éducation sur
les pratiques de sobriété numérique ; Accompagner l’évolution du numérique pour réduire ses impacts environnementaux.

- Se nourrir : Mettre en compatibilité le Plan Stratégique National (PSN) avec la Stratégie Nationale Bas Carbone (SNBC),
la Stratégie Nationale pour la Biodiversité, le Plan National Santé Environnement, la Stratégie Nationale de lutte contre la Déforestation Importée (SNDI) ; Diminuer les émissions de gaz à effet de serre dues à la pêche et au transport maritime en poursuivant la modernisation de la flotte de bateaux vers des systèmes de propulsion vert ; Développer les fermes aquacoles raisonnées et respectueuses de l’environnement, afin d’éviter de pêcher les poissons dans leur milieu naturel.

- Constitution : Modification de l’article 1er de la Constitution, lancement d’un référendum qui ne peut se faire dû à un désaccord entre les deux chambres de l’assemblée, afin de modifier l’article
premier de la Constitution et y inclure le climat et la biodiversité.

En ce qui concerne la mise en place de la convention, celle-ci est issue des conclusions du Grand Débat national, d’une proposition du collectif « Gilets citoyens » et du Conseil Economique, Social et
Environnemental (CESE). Son organisation a été confiée au CESE, comité de gouvernance indépendant du Gouvernement, pour
assurer l’indépendance de la convention, on y retrouve des experts du climat, de la démocratie participative, du champs économique et social...ainsi que 3 garants, un groupe d’appuis composé d’experts pour conseiller les membres de la Convention dans l’exploration,
des intervenants, et des chercheurs- observateurs. Différent outils (législatifs, réglementaires, financiers, autres...) sont mis en place pour mettre en œuvre les propositions, en particulier des leviers de mise en œuvre comme « France Relance » qui permettra de mettre en œuvre 20% des propositions de la
Convention, le projet « loi de finance 2021 », « loi anti-gaspillage pour une économie circulaire ».

La loi climat et résilience est née à la suite de cette convention et présentée le 10 février 2021 en Conseil des Ministres, portant sur la lutte contre le dérèglement climatique et le renforcement de la
résilience face à ses effets, elle reprend les 5 thématiques abordés durant la convention et fait place à l’écologie dans la société française.
PRESENTATION :
SOLENN

Parcours: Texture

Rôle: Transmettre
PAYSAGES IMAGINÉS,
ÉNERGIES RÉINVENTÉES
Analyse d'un texte de Bruno Latour
Comprendre ce qu'est la convention citoyenne pour le climat et les enjeux du débat et de l'outil démocratique